L'Ecole des femmes

Nombre de pages: 125 chez Hachette Education, sans la chronologie, le parcours thématique, les annexes, etc.

Un classique qu'est cette comédie signée Molière! Au départ, cette dernière n'était pas destinée à être publiée mais servait uniquement pour les représentations. On apprécie le fait qu'elle soit écrite en vers, car cela donne de l'ampleur à la pièce. 

Nous faisons la connaissance de personnages stéréotypés et caractéristiques du célèbre dramaturge, qui sont entre autres: Arnolphe, un vieux barbon voulant épouser la jeune fille dont il est le tuteur, à savoir Agnès, terriblement naïve, Horace le jeune premier, etc. L'acte premier s'ouvre sur un dialogue entre Arnolphe et l'un de ses amis proches, ce qui nous permet dès la scène première de rencontrer Arnolphe et d'avoir un bref aperçu de sa personne, ridicule par sa conception de l'éducation et par sa vision des femmes. Ce n'est que le début, car son absurdité ne fera que croître tout au long de la pièce, Molière le ridiculisant dès qu'il en a l'occasion. Au fond, on finit par adorer ce personnage à la logique illogique et à la stupidité parfois renversante. 

Arnolphe, ayant isolé Agnès dès sa plus tendre enfance et l'ayant privée de contact avec le monde extérieur, est certain qu'il pourra la conserver ingénue, à ses côtés, sans qu'elle prémédite de le ruiner ou de le tromper, car trop innocente (voire idiote) elle est. Seulement voilà, un beau jour, Agnès, le plus naïvement du monde, raconte à son tuteur la rencontre merveilleuse qu'elle a faite avec un prénommé Horace. Agnès ne se rend pas compte qu'il s'agissait là d'une méthode de séduction, et sans le vouloir répond à Horace, le laissant penser qu'elle est tombée sous son charme. Furieux, Arnolphe décide de se débarrasser du jeune homme, devenu un obstacle à son mariage avec Agnès, laissant place à des scènes cocasses...

Lorsque je dis "cocasse", je ne dis pas que j'ai rit aux éclats. Il faut savoir avant de commencer votre lecture que ce n'est pas une comédie comme on peut l'entendre de nos jours! Mais cela constitue néanmoins une pièce à avoir lue pour sa culture générale ou tout simplement parce que l'on aime le style de Molière. Je ne l'ai pas trouvée d'une grande difficulté de lecture, un peu longue à cause des grandes tirades, certes. En revanche, je vous conseille de prendre une édition avec des annotations, comme la mienne qui contenait de nombreuses définitions (mieux vaut trop que pas assez!) car le langage de l'époque est ma foi fort alambiqué! Saviez-vous que "en diligence" veut dire "bien vite"? 

L'Ecole des femmes aux éditions Hachette Education, écrit par Molière et représenté pour la première fois en français en décembre 1662

Chrysalde: Une femme stupide est donc votre marotte?
Arnolphe: Tant, que j'aimerais mieux une laide bien sotte
Qu'une femme fort belle avec beaucoup d'esprit.
Chrysalde: L'esprit et la beauté...
Arnolphe: L'honnêteté suffit.

Acte I, scène 1 de l'Ecole des femmes de Molière